Ce n’est pas qu’une histoire de lait

Photo du 20-11-14 à 17.59 #3

J’allaite, dans la rue, au restaurant, dans le bus, dans le train… J’allaite et je suis devenue une femme accomplie. Au début, je me disais 3 mois c’est déjà bien, et puis la puce a eu 3 mois, alors 6 mois ça me semblait top et puis fillette a eu 6 mois, elle en aura bientôt 7… Je ne sais pas quand j’arrêterai, j’arrêterai quand elle le décidera, je ne veux pas forcer les choses. J’allaite, j’aime allaiter et je suis heureuse de m’être accrochée.

Les débuts n’étaient pas simples, il y a eu les bouts de seins, qu’on a abandonné définitivement depuis 3 jours, il y a eu la fatigue du début, les remarques des personnes qui n’y connaissent rien, il y a eu 4 changement de pédiatre pour finir par aller voir le généraliste qui LUI me soutient. Il y a eu sa grève du bib parce que bébé n’aime que le lait de maman à la source, et les reproches que j’entendais « Tu la rends dépendante », « Ça y est tu peux la sevrer, elle va être malheureuse quand tu vas reprendre à temps plein. »

Et je me suis accrochée, aujourd’hui tout roule, je n’écoute plus, je n’entends plus. On a notre bulle, notre bonheur à nous, allaiter, ça m’a permis de construire un lien si fort avec ma puce. Quelque part, c’est l’allaitement qui m’a rendu Maman. 

Ma fille, je suis sa maman, son doudou, sa tétine. Il y a la tétée câlin, la tétée du soir, la tétée « bonjour » du matin, la tétée qui console, la tétée en marchant, la tétée affamée et même la tétée dans le bain. Il y a la tétée du petit chat où la princesse trouve ça plutôt chouette de me griffer et la tétée qu’elle ne veut pas lâcher, qui peut durer pratiquement toute la matinée.

L’autre jour une copine enceinte m’a demandé : « Tu crois que ça en vaut vraiment la peine ? »

Je ne pouvais que lui dire oui. L’allaitement, ce n’est pas qu’une histoire de lait meilleur pour la santé, ce n’est pas que des anticorps que l’on transmet. L’allaitement, c’est faire passer un filet invisible d’amour, c’est accepter sa nature et suivre l’ordre des choses.

L’allaitement, c’est aller à la rencontre de son bébé. Je ne pourrai pas décrire cette intensité dans notre relation, parce que ce n’est pas quantifiable, OUI, c’est l’amour et puis c’est tout.

Mariza, du blog MamaNuages

12 réponses à “Ce n’est pas qu’une histoire de lait

  1. Merci pour ce sublime article! Je me retrouve tellement dans tes mots que j’en suis troublée… Nous en sommes à 24 mois d’allaitement avec mon petit chou et rien que le fait de penser à arrêter me fait me sentir mal. Pour l’instant nous ne sommes prêt à arrêter ni l’un ni l’autre, on a encore trop besoin de tout cet amour et de cet échange que tu décris si bien.

  2. Pingback: Lundi soir culture | Mamanuages·

  3. C’est fou en lisant ton article, je me suis dis que j’aurais pu l’écrire. Ma puce a 10 mois aujourd’hui et je n’aurais jamais imaginé l’allaiter si longtemps (et c’est loin d’être terminé). Je vois bien que pas mal de monde ne comprend pas qu’elle soit encore allaité à cet âge là, me demande quand je compte arrêter mais je pense qu’on ne peut pas comprendre tant qu’on ne la pas vécu. Comme toi, l’allaitement m’a permis de me sentir mère et je suis vraiment contente de m’être accroché quand c’était difficile au début. Merci pour ce joli article!

  4. Joli article ! mais pour les anticorps, ça n’est pas tout à fait vrai : les anticorps de la mère sont transmis au bébé pendant la grossesse (par l’intermédiaire du merveilleux placenta). Après la naissance, le lait maternel ne contient que des anticorps très restreints — ceux qui touchent à la fonction digestive — et ne sont utiles qu’au début de l’allaitement, lorsque l’estomac du bébé est immature et ne détruit pas encore les anticorps. Car oui, il faut le savoir, les anticorps sont détruits par la digestion ! C’est d’ailleurs pour ça que quand on fait faire des cures d’immunoglobuline (des cocktails anticorps, notamment pour certaines malades auto-immunes) on fait passer ça par le sang !!

  5. Coucou, je suis maman de 3 enfants : Madeleine 6ans, Emile 3ans et Lucien 2 semaines! J’allaite depuis 6ans maintenant! Avant d’avoir Madeleine, je ne savais pas de trop, je pensais que l’allaitement ne serait pas pour moi, pas de référence dans ma famille, ah si une tante qui avait allaité longtemps : 1 mois! Bon lorsque Madeleine est arrivée, c’était une évidence, je voulais l’allaiter à tout prix! J’ai rencontré pas mal de problèmes lors de cet allaitement : crevasses, mastites, jusqu’au vrai abcès! Mais je me suis toujours accrochée et passé ces problèmes, je l’ai allaitée jusqu’à ses 2 ans 1/2, âge où nous avons arrêté en douceur d’un commun accord car j’étais à la moitié de ma 2ème grossesse et que c’était un choix… Emile est né 5mois plus tard et là ça a été un allaitement merveilleux, sans aucun problème, mon lait était si abondant, j’inondais tout au début! Rien qu’en voyant mes enfants, ça coulait tout seul, l’amour de mes enfants faisait couler le lait, merveilleux… J’ai arrêté de travailler 1 an 1/2 et je le prenais partout où j’allais : en formation portage, formation allaitement, …. Je l’allaitais partout en pubic,…. sans jamais aucun commentaire déplaisant. Il faut dire que j’aime rester discrète …. Jusqu’au mois d’août 2014, j’ai allaité mon petit Emile, ça a été un peu plus dur d’interrompre pour lui et pour moi aussi… que pour sa soeur car lui et moi sommes très liés. Mais on y est arrivés. Je dis interrompre car j’ai dans l’espoir qu’il revienne à moi un de ces jours… Il y a 15 jours, mon petit dernier, Lucien est né et je suis ravie de l’allaiter également… Lui, est moins gourmand que son frère ainé mais il est très assidu et se sert à volonté comme les autres… J’ai proposé mon lait à ma fille qui en reprends (mais pas directement au sein). Mais mon fils n’en veut plus, ni au sein directement, ni au goblet, comment faire? Lui qui aimait tant le sein… D’ailleurs mes seins sont restés ses doudoux encore depuis peu mais au début avec mon dernier, mes seins étant très fragiles, j’avais mal dès qu’il y touchait. Maintenant, on dirait qu’il ne les touche même plus… Je sais que mon discours peut sembler ambivalent car je l’empêche car j’ai mal et d’un autre côté, j’ai envie quand même… Je ne voudrais pas le frustrer… Si quelqu’un a un témoignage qui ressemble au mien ? Merci
    Seinte Laurence

  6. merveilleux billet, je me retrouve tout à fait dans certaines lignes ! Ce lien indéfectible…qui dérangent tellement de gens à notre époque du « tout individualiste ».

  7. Et comment dire mieux? Ton blog me fait du bien car avec ma choubouloute il y a cette complicite que je n’aurais pas connu avant d’avoir allaiter (malgre que ce fut tres penible au debut), mais a present on est pas prete d’arreter! C’est tellement precieux le courant qui passe entre elle et moi : je sais qu’elle a faim… J’ai un pincement aux seins! sa petite main qui caresse doucement mon sein… Son regard plante dans le mien… Elle me souri quand elle veut dire merci! C’est trop precieux!
    Merci pour ton article

  8. Cet article m’a beaucoup émue, merci pour ce témoignage touchant, cela permet de remettre les choses en perspectives lors des moments de doute…Et oui n’oublions pas de persévérer, accepter notre nature et se faire confiance pour un allaitement réussi!

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